J'ai écrit ce texte de manière à ce que vous puissiez retenir tout ce qu'il y a d'essentiel au regard du problème. Normalement, à la fin de la lecture, vous aurez les informations fondamentales, une sorte de minimum vital qui vous permettra de définitivement comprendre la matière. Comme pour la plupart de mes textes, je conçois ce résumé de sorte qu'il y ait un avant et un après. J'espère que ce sera le cas (entre ce que l'on souhaite et ce qu'il en est...)
Pour le reste, et comme je ne peux pas m'en empêcher, j'ai essayé d'ouvrir le sujet à des facteurs qui ne cadrent pas avec les assises de la disciplines. Des « perturbations ». Considérez-les ou non, c'est votre problème.
Bonne lecture.
Histoire officielle.
Fondamentalement, le langage existe là où des signes viennent représenter une réalité (intérieure/extérieure) que l'on souhaite communiquer à d'autres.
Dès lors, si je fais un « mime » et que je bats des ailes, vous y verrez un oiseau.
Le mime est donc un langage où les signes qui vont représenter la réalité sont des « mouvements corporels ».
Vous l'aurez deviné, il existe une multitude de gammes de signes et chacune constitue un type de langage à part entière.
Le mime est un langage, la danse peut être un langage, mais aussi le dessin, l'art au sens large, la parole, le « langage des signes » (langage des sourds-muets), etc.
Évidemment, certains langages sont plus populaires que d'autres, plus approfondis, et surtout plus utilisés.
Parmi ces langages primordiaux on peut citer la parole qui consiste à représenter une réalité par le biais de sons articulés, le dessin qui consiste à faire une reproduction stylisée et réinterprétée d'une réalité sur un support, et enfin... l'écriture.
La référence.
Avant toute chose, rappelons que l'unité de base de toute forme d'écriture est le « graphème ».
Qu'est ce qu'un graphème ? Ce que l'on appelle un « signe » dans le monde de l'écriture. Le signe de base. Selon les types d'écritures, le « graphème » (le signe de base donc) ne sera pas le même.
Nous y reviendrons.
Le logogramme/pictogramme.
L'écriture est un langage mère qui est dérivé de la parole et probablement aussi du dessin. Ainsi, les langages engendrent eux-mêmes des langages.
L'écriture la plus ancienne connue à ce jour (pour la science) provient de Mésopotamie. Elle était réalisée à partir de pictogrammes, c'est à dire des dessins stylisés et simplifiés qui servaient de signes pour constituer un langage. Elle date de 3300 avant J-C.
On parle d'écriture et non pas de dessin. Eh oui, le but du pictogramme est essentiellement de communiquer, ainsi, il est conçu pour être « efficace ». Ce n'est pas un dessin élaboré mais un dessin simplifié qui prend peu de place et se réalise plus facilement qu'un dessin traditionnel.
Remarque : Le hiéroglyphe égyptien, dont les traces premières traces nous apparaissent plus tard (3000 avant J-C), est un exemple célèbre d'écriture basée sur les pictogrammes.
En vérité nous devrions parler de LOGOGRAMME. Pourquoi ? Parce que le pictogramme est rarement seul, souvent, il est accompagné de son cousin l'idéogramme : – Un pictogramme représente une réalité concrète de façon stylisée et simplifiée (une vache par exemple). – Un idéogramme représente une réalité abstraite de façon stylisée et simplifiée (une idée par exemple, dieu, l'amour, la mort). Généralement, une écriture composée de pictogrammes est désignée comme telle par abus de langage, alors même qu'elle contient en son sein aussi des idéogrammes. Le mot logogramme est plus juste car il permet d'englober les deux notions. Remarque : Les hiéroglyphes par exemple ne contiennent pas que des pictogrammes – des dessins stylisés et simplifiés qui représentent une réalité concrète (oiseau) – mais peuvent aussi contenir des idéogrammes – des dessins stylisés et simplifiés qui représentent une réalité abstraite (la mort). |
Cependant, attention ! Tout n'est pas encore clair et la question n'est pas tranchée : l'engendrement d'un langage comme l'écriture pourrait tout aussi bien dériver non pas tant du dessin que des outils de comptabilité de l'époque, à savoir des « bulles-enveloppe » (de simples sphères d'argile) dans lesquelles on insérait des cailloux pour compter et vérifier une transaction. Le problème reste opaque.
On remarquera qu'à d'autres endroits du monde, même si c'est plus tardif, il est considéré que des oracles – qui servaient à faire des prophéties et non à communiquer – ont progressivement dérivé de leur usage premier pour servir de base à une écriture (c'étaient des idéogrammes et des pictogrammes). Par exemple il est établi que c'est le cas pour la langue chinoise , voire pour les runes scandinaves ou turques, bien que les informations dont nous disposons ne sont pas suffisantes pour statuer sur ces dernières écritures.
Écriture cunéiforme.
L'écriture cunéiforme (3200 avant J-C) est une écriture qui semble être apparue à peu près en même temps que les hiéroglyphes et qui a perduré à la même époque.
Remarque : les premières traces de hiéroglyphes datent de 3000 avant J-C, mais on estime qu'ils pouvaient exister avant cette date.
On l'appelle « cunéiforme » tout simplement parce que c'est un écriture dont les signes ressemblent à des... coins. Des signes de forme triangulaire.
L'écriture cunéiforme n'est donc plus un dessin seul qui rappelle la chose figurée, mais un signe qui sera associé arbitrairement à la chose concernée. L'écriture cunéiforme augmente donc la notion de « convention » : on choisit un signe qui sera associé à une certaine réalité INDEPENDAMMENT d'une quelconque ressemblance avec cette dernière.
Remarque : Attention, la notion de convention existait déjà avant dans l'écriture, mais on peut considérer qu'elle s'est amplifiée une première fois dans le cunéiforme.
L’alphabet.
L'écriture cunéiforme va faire advenir une nouvelle façon d'utiliser l'écriture et de retranscrire des réalités sur un support. Avant, les pictogrammes ne donnaient souvent que des informations sur le concept ou la chose/objet représenté, mais ils n'indiquaient pas (ou plutôt peu) comment celui-ci devait être vocalisé et prononcé à l'oral.
Remarque : En vérité si, du moins les hiéroglyphes peuvent bien représenter des sons et des indications orales. Mais peu.
Le cunéiforme, lui, s'attache à représenter non pas les idées mais PRESQUE EXCLUSIVEMENT les sons, ou du moins beaucoup plus que des images ou des idées. Le cunéiforme introduit donc le phonogramme comme signe premier (graphème) de l'écriture.
Remarque : Difficile de dire si c'est le cunéiforme qui a inventé le phonogramme. Comme nous l’expliquions plus haut, les hiéroglyphes peuvent aussi retranscrire des sons (mais quand cette pratique est-elle apparue en Egypte ?). Cependant, une chose est sûre, le cunéiforme a accentué la prévalence du phonogramme plus que n'importe quelle autre écriture de cette époque.
Et les choses ne s'arrêtent pas là. En effet, à une époque plus tardive, les phéniciens vont pousser la logique du son plus loin encore que le cunéiforme et inventer la première écriture dont les signes ne retransmettent que des sons : c'est ce que l'on appelle un alphabet.
Les signes (graphèmes) de l'écriture alphabétique – les lettres – ne sont donc pas des « pictogrammes » ni des « idéogrammes » (et donc pas des logogrammes qui réunissent les deux), mais uniquement des « phonogrammes ». Des signes de base qui représentent les sons.
Attention, bien des écritures sont qualifiées d'alphabet par abus de langage. En vérité, il existe des distinctions en fonction du type de son représenté par les signes :
– Parfois les signes ne représenteront que des consonnes. Ces « alphabets » sont en réalité des Abjads, ils sont dits consonantiques (les voyelles ne sont prononcées qu'à l'oral !).
– Parfois les signes représenteront des syllabes. Ces alphabets sont en vérité des « syllabaires ».
– Parfois les signes représenteront des phonèmes, c'est à dire des unités de son les plus simples possibles et dont les variations dans la prononciation sont cadrées car déterminantes pour le sens du propos. La définition paraît compliquée à cause de quelques nuances subtiles qui viennent compliquer le propos (et qu'il ne convient même pas d'expliquer ici, ou plus tard), mais au sens le plus simple, les phonèmes désignent les sons basiques d'une phrase, telles que les voyelles et consonnes. Ce sont les véritables alphabets au sens strict.
De ce point de vue, « l'alphabet phénicien », considéré comme le premier alphabet, est en vérité un « abjad » car il ne retranscrit que les consonnes, tandis que le premier véritable « alphabet » au sens strict est l'alphabet grec qui retranscrit les sons des consonnes et voyelles.
Mais évidemment, ces classifications peuvent varier selon la prévalence des considérations de chacun (on peut privilégier l'idée de combinaisons à celle des voyelles pour définir l'alphabet, etc.).
Regards croisés du monde. Dans le sens de cette dernière phrase, voici un exemple de l'importance des considérations culturelles qui rendent les classifications toutes relatives par rapport aux vécus : Les classifications occidentales reconnaissent l'existence du « phonème », qui est la plus petite unité de son possible à laquelle on puisse octroyer « une identité propre ». Dans cette logique, ce sont les phonèmes tels que voyelles et consonnes qui par permettent de créer les syllabes par association, syllabes qui sont donc une construction de phonèmes. Pourtant, le chercheur Xuan hao Cao d'origine asiatique réfute la notion de phonème qu'il considère comme eurocentriste et nous explique que la « première unité de son » perçue pour un vietnamien, un chinois ou un japonais est la syllabe, et qu'ils ne connaissent rien d'autre : autrement dit il semblerait que ces cultures ne pensent pas les sons en-dessous de l'idée de syllabe. Leurs écritures correspondent à ces perceptions culturelles, et les classifications sont envisagées en fonction de l'échelle qui sied à ces cultures. Les schémas changent en fonction du regard porté sur la chose... |
Les écritures.
Si nous nous sommes attardés sur l'écriture mésopotamienne et égyptienne, c'est parce qu'elles sont considérées comme les premières écritures historiques. A ce titre, elles constituent une source d'inspiration pour de nombreuses écritures qui en ont découlé et servent surtout d'exemples parfaits à décortiquer. Pour autant, d'autres écritures ont pu apparaître plus tard en d'autres endroits.
C'est le cas pour les runes scandinaves (1er siècle de notre ère), dont on ne sait pas si elles découlent des écritures étrusques ou grecques (elles-mêmes issues de l'alphabet phénicien), ou si elles sont une création indépendante.
L'écriture chinoise est elle aussi considérée (de manière plus certaine pour les scientifiques) comme une création indépendante. Elle apparaît en 1300 avant J-C.
Il existe de nombreuses écritures, dont certaines sont anciennes et pas encore déchiffrées à ce jour. C'est le cas de l'écriture dite du linéaire A, que l'on a retrouvé en Crète et qui fut probablement utilisée à l'époque dite « minoenne » (1750 avant J-C pour cette écriture).
Cependant, bien qu'elles soient nombreuses, les écritures du monde ne sont pas infinies, elles peuvent être répertoriées, ou du moins le travail est largement possible pour les plus significatives.
En résumé :
L'écriture est un langage parmi tant d'autres. Elle permet de communiquer à travers un système de signes normalisés, référencés, que l'on va reproduire sur un support.
On a commencé par utiliser les logogrammes (souvent appelés seulement pictogrammes mais qui intègrent aussi les idéogrammes) qui sont des graphèmes (signes de base) sous forme de dessins stylisés et simplifiés qui représentent très souvent la réalité concrète ou abstraite.
Puis est venue l'écriture cunéiforme qui a introduit les phonogrammes qui sont des signes qui représentent des sons, et peut-être même un début d'alphabet avec ses combinaisons. Les alphabets, eux, utiliseront des graphèmes (signes) qui ne représenteront plus des réalités simplifiées par des dessins mais exclusivement des sons !
Ces graphèmes peuvent représenter différents types de sons selon les alphabets. Parfois des consonnes, parfois des syllabes, parfois des phonèmes, parfois même les deux.
Voilà, maintenant, vous savez tout ce qu'il y a à savoir, du moins l'essentiel, ce qui implique que vous ne pourrez plus vous sentir « largués » sur ce sujet. Enfin, je l'espère...
On pourrait s'arrêter là, et si vous êtes cartésiens (au sens commun du terme) alors je vous conseille de le faire. Pour les autres, voici une petite ouverture à ma façon faite de brics et de bracs.
Les problèmes.
Si l'histoire officielle se veut cohérente, en vérité le domaine de l'écriture n'est pas exempt de problèmes, mystères ou potentielles anomalies pour qui s'attarde sur certaines considérations.
Déjà, comme nous l'avons dit, de nombreuses écritures ne sont pas encore déchiffrées et constituent des énigmes. C'est le cas de l'écriture crétoise dite du « linéaire A » par exemple (citée plus haut).
Remarque : à mon sens, le mot énigme est parfait, car il me semble qu'à la différence du mystère, il traduit un problème difficile à résoudre... quoique officiel et intégré dans un ordre du monde.
Mais plus que des énigmes, il existe aussi des mystères, c'est à dire des zones assez obscures pour défier l'ordre du monde, et ainsi susciter peur et rejet. Permettez-moi de vous présenter ce que j'estime être des mystères capables d'ébranler l'ordre des choses.
Le préalable.
Ce qu'il faut comprendre avant toute chose, c'est que l'histoire de l'écriture s'envisage en parallèle d'autres formes d'histoire. Tous ces récits se répondent, s'interpénètrent, et participent à une logique de l'histoire plus grande.
Au sein des grandes formes de l'histoire, celle qui dialogue le plus avec l'histoire de l'écriture est celle des migrations humaines. Ainsi, l'écriture permet de comprendre les migrations humaines, et les migrations humaines peuvent expliquer elles aussi l'histoire de l'écriture. Les deux se complètent, se justifient et relèvent en vérité d'une logique historique plus grande.
Évidemment, le dialogue ne s'établit pas entre ces deux seules composantes historiques, mais ces deux formes sont spéciales en ce qu'elles sont très complémentaires.
Ce faisant, on comprend bien qu'une histoire de l'écriture qui viendrait bouleverser l'histoire des migrations humaines serait difficilement acceptée par la communauté scientifique, et vice-versa.
Tout cela fait apparaître en filigrane une vision globale de l'histoire qui est elle-même le reflet partiel d'un ordre du monde discret, caché au sein de l'inconscient des académies et institutions.
Autrement dit, pour qui sait le voir, ce qui transparaît au cœur de l'histoire de l'écriture ce sont les croyances humaines fondamentales du moment, ou du moins celles qui s'imposent au public.
Pourtant, bien des mystères viennent perturber ces visions... voyons en quelques uns.
Le rongo-rongo.
Le rongo-rongo désigne des glyphes (signes gravés) gravés dans le bois et qui semblent être des pictogrammes, bien que nous n'ayons pas encore percé leurs significations.
Certains envisagent ces glyphes comme une écriture, et pour d'autres qui trouvent ces glyphes trop obscurs le rongo-rongo n'est qu'une proto-écriture.
Toutefois, le mystère du rongo-rongo ne réside pas là.
En effet, on a pu retrouver des glyphes absolument identiques au rongo-rongo dans les ruines de la civilisation de la vallée de l’Indus. Pourtant, bien que l'on ne puisse parler de véritable problème, cette ressemblance à l'identique est totalement ignorée des connaissances scientifiques actuelles.
Pourquoi ? Difficile à dire : soit cela ne colle pas avec nos connaissances en matière de migrations humaines – ou ce que nous imaginons en la matière –, soit cela ne colle pas avec les considérations scientifiques du moment.
Pourrait-il exister un lien entre l'île de pâques et la vallée de l’Indus ? Cela n'a jamais été évoqué à ma connaissance (je peux me tromper), particulièrement au regard des époques considérées.
Pourtant, même les théories officielles des migrations ou de la génétique reconnaissent un lien entre les pays d'Asie du sud-est et l'Océanie au sens large à travers les peuples austronésiens, ou pour le dire de façon plus imagée (bien qu'imparfaite), un lien entre des endroits comme « Taïwan » et « Tahiti ». Une zone légèrement éloignée mais tout de même située en Asie (actuel Pakistan) ne pourrait-elle pas être concernée par de telles migrations ?
Probablement pas au sens où l'entend l'histoire contemporaine, d'autant plus que les études génétiques et migratoires actuelles n'envisagent pas de lien génétique ni contact entre les Indusiens antiques et les austronésiens.
Sauf que si on écoute les peuples concernés au travers de leurs histoires conscientes et inconscientes, leurs récits viennent largement défier la science. En effet, les habitants de Rapa Nui rapportent des légendes qui racontent que leur peuple provient d'un continent englouti qui se situait jadis dans l'océan indien, près de l'Afrique. De la même façon, bon nombre de légendes situent une présence terrestre dans cette zoné géographique. Ainsi, le royaume de Kumari Kandam est situé à peu près dans le même vide océanique, il existe aussi l'île Wak-Wak qui est certes une fable, mais qui traduit cette idée d'île fantastique située souvent dans l'océan indien (et peuplée par des femmes !) ce au sein de nombreux contes orientaux. Enfin, il y a la Lémurie, imaginée elle aussi dans l'océan indien. L'intuition de ce continent mythique provient entre autres de la présence de fossile de lémuriens – animaux endémiques de Madagascar – en Inde. Comment ces animaux auraient-ils pu traverser un océan sans passer par la voie terrestre ? D'autant plus qu'une aide humaine à ces périodes reculées est peu probable si l'on s'en tient à l'histoire classique.
Ne se pourrait-il pas que les ressemblances parfaites entre les glyphes ne traduise ni un hasard, ni une migration classique, mais une origine commune au sein d'un continent oublié ?
Allez savoir. La théorie n'est pas exempt de difficultés (dates) et repose sur beaucoup d'imagination, cependant elle a le mérite de combler un vide qui est intolérable pour l'esprit.
Je vous laisse donc juger ces pistes succinctes...
Glozel.
Là c'est encore autre chose.
Sur le site de Glozel, une commune de la France, un habitant a retrouvé un ensemble d'objets datés une première fois à une période préhistorique (néolithique), mais dont l'authenticité fut contestée par la suite.
Sur un bon nombre de ces objets figurait quelque chose qui s'apparentait fortement à une écriture ou une proto-écriture. L'authenticité de ces objets aurait signifié que l'écriture eut existé bien avant les écritures mésopotamiennes et égyptiennes, et ce, en Europe pendant le néolithique.
Toutefois, les artefacts sont désormais considérés comme des canulars et rejetés sans aucune considération. Est-ce le cas ? Impossible à dire, cependant pour un grand nombre de personnes et chercheurs alternatifs – voire officiels – les arguments avancés par l'académie ne permettent pas de trancher la question. D'autant plus que certains relayeurs rapportent que le découvreur des artefacts a été violenté pour ses trouvailles et ses déclarations par des agents de police. Attitude étrange...
Ce n'est pas un argument en soi, mais tout être normalement constitué en viendrait à s'interroger sur les raisons d'une telle violence. Du moins si la chose est vraie.
D'autre part il faut rappeler qu'une commission internationale a tout de même reconnu l'existence d'artefacts authentiques tels que silex et céramiques, bien qu'elle ait envisagé que ces objets aient été introduits frauduleusement sur le site. Que faut-il penser de cette « hypothèse de l'introduction d'objets provenant de l'extérieur » ? Cela veut-il dire que le cortège a bel et bien fait des trouvailles insolites sur le site, mais qu'il se refusa à les reconnaître comme authentiques, leur préférant l'hypothèse de la fraude ? Dans la logique, tout porte à le croire.
Remarque : attention, ils ont peut-être raison ! Cela dit, ils peuvent aussi avoir tort.
Il faut tout de même dire que par la suite, un autre « comité d'études » – c'est à dire cortège de chercheurs et archéologues – a cette fois-ci reconnu l'authenticité du site, ce qui implique logiquement que le consensus scientifique de la « fraude » n'était pas établi au moment de l'affaire ! On se demande pourquoi cela n'a pas conduit à une prolongation des recherches.
Enfin, l'officier qui a conduit l'expertise sur les objets saisis par les autorités et qui déterminera leur statut de contrefaçons ne possédait pas les diplômes qu'il prétendait détenir, de plus, ce même expert aurait confondu dans une autre affaire de la matière fécale et du sang, ce qui poussera certains « glozéliens » à considérer que son niveau d'expertise fut douteux (cela dit, l'erreur est humaine). Enfin, ledit expert sera malheureusement assassiné par un personnage étranger à « l'affaire Glozel » qui lui reprochera d'avoir réalisé un « rapport frauduleux » relatif à sa situation. Donc puisque la fraude est facilement imputée aux découvreurs de Glozel, on ne voit pas pourquoi les autorités ne pourraient pas être accusées du même mal au regard de telles circonstances.
Bref. Indépendamment de son authenticité, l'histoire de Glozel est donc l'exemple d'une « apparition anormale », d'une « anomalie » qui vient provoquer des « réactions violentes » de la part des institutions académiques. La science peut être émotive elle aussi.
D'autres mystères ?
Ils sont moins évidents, beaucoup mieux justifiés, mais il n'empêche qu'ils existent : les ressemblances entre certaines écritures sont plus que troublantes. Les « runes turques » et « scandinaves », « l'étrusque », voire le « tifinagh ». Peut-être ne faut-il pas avoir trop d'imagination en la matière, car la science peut produire un discours relativement cohérent à leur encontre, mais la fluidité du discours n'est pas nécessairement la vérité (elle n'est pas non plus la fausseté).
La profondeur spirituelle.
Sortons du domaine des anomalies et investissons un champ d’expérience suffisamment nébuleux pour constituer un mystère. Je veux parler de la spiritualité.
Comme nous l'avons dit précédemment, il est avancé que, possiblement, les premières écritures aient été essentiellement comptables, pratiques donc. Pourtant, il est clair qu'en certains endroits du monde les premiers écrits furent prophétiques, et donc quelque peu tourné vers la notion de mondes invisibles, qui est très proche de celle de spiritualité (qui, au sens large, n'implique pas nécessairement la présence stricte d'un « esprit », « l'âme » suffit).
Ces écritures originales dérivaient donc de croyances sur un ordre invisible du monde.
De la même façon, la dimension spirituelle est extrêmement présente dès les débuts de l'histoire officielle de l'écriture, car au-delà de l'aspect comptable du cunéiforme, on retrouve de manière abondante une dimension spirituelle dans les hiéroglyphes égyptiens.
Plus tard, les alphabets sémitiques seront eux aussi abondamment associés au domaine du spirituel.
Alors, justement. Allons plus loin, voire au fond du problème, car une question se pose :
Existe-t-il au sein des alphabets un sens spirituel, invisible, ou du moins plus profond qui serait associé aux différentes lettres ?
Dans l'alphabet phénicien, avant de correspondre à un son, chaque lettre correspond implicitement à une signification particulière. Ainsi le « alef » correspond au mot bœuf, le « beth » correspond au mot maison, etc.
On peut penser que ce sens alphabétique et même cet « ordre alphabétique ne provient que de la psychologie sédentaire de l'époque. Mais se pourrait-il que les choses aillent plus loin ?
Se pourrait-il que ces significations aient quelque chose à nous dire sur l'ordre ancien du monde voire sur un ordre secret du monde ?
Beaucoup recherchent une profondeur dans cet ordre et ces significations, selon des systèmes et des clés qui leurs appartiennent, ainsi, ils peuvent voir au dedans de cet alphabet tour à tour spiritualité ou magie, ou je ne sais quel autre secret. Pourquoi pas.
On pourrait aussi tout à fait accorder aux significations premières de ces lettres et à leur ordre un sens mythologique, ou à minima un sens corrélé à la mythologie de l'époque.
Le bœuf de Alef est il celui de Mithra ? De Minos ? Hathor ? Est-il un Baal ou un ancien veau d'or ? Le taureau céleste mésopotamien ?
Encore une fois, pourquoi pas. Cela dit, l'argument de la mythologie est créé par mes soins (il n'est basé que sur une conjecture – voire une intuition – relative à la logique du vieux monde) et au passage, il constitue une question ouverte.
Vers un nouvel ordre du monde ?
La spiritualité est l'affaire de chacun. Toutefois, une chose est sûre : de nombreux textes spirituels constituent une richesse intellectuelle inouïe.
Ainsi, indépendamment de ce que l'on en pense, les « dialogues avec l'ange » entrent dans cette catégorie au regard de leur métaphysique à tout épreuve.
J'y mets ma propre parole en gage.
Et justement. Dans lesdits dialogues, un passage peut nous intéresser quant à notre sujet :
« Je vous enseigne sur la fin de la souffrance. Vous écrivez la lettre T. S’il manque un trait et s’il n’y a que la barre verticale, vous savez ce qui manque, parce que vous connaissez la lettre T et pouvez la compléter facilement. Vous êtes des Aides. Vous avez été envoyés ici pour combler le manque. Vous êtes en face d’un être humain. Vous sentez son manque. Vous en souffrez. Car le manque est un mal. Où est la fin de la souffrance ? Si vous connaissiez la nouvelle lettre T, vous sauriez ce qui manque, et vous pourriez la compléter facilement. LA SOUFFRANCE N’ A PAS DE SENS. [commentaire de Gitta, « scribe des anges »] :Dans les premiers entretiens, l’Ange l’avait dit exactement le contraire. C’est déroutant ; mais je pressens que cette contradiction me sera expliquée lorsque je serai mure pour la vivre. Il faut que vous appreniez le nouvel ABC, Comment l’écrire, car tout pourrait être parfait. Pour vous, c’est dans l’imparfait qu’il y a mystère, PARCE QUE D’OU SAVEZ VOUS QUE C’EST L’IMPARFAIT ? D’OU ? SI CE N’EST PARCE QU’IL VOUS EST DONNE DE RECONNAITRE LE PARFAIT. A QUOI LE MESUREZ VOUS ? QUELLE EST VOTRE MESURE ? L’IMPARFAIT REFLETE LE PARFAIT. Votre souffrance ne dure qu’aussi longtemps que vous ne LE reconnaissez pas en tout. De nouvelles lettres s’inscrivent. Donnez-leur votre attention ! »
Qu'est ce que les « anges » nous disent ici ?
Qu'il existe de nouvelles significations à associer aux lettres ? Que de nouveaux alphabets peuvent être créés ? Allez savoir. On peut considérer cela tour à tour comme des fadaises... ou comme une véritable piste spirituelle pour créer un monde nouveau.
Une chose est sûre, l'écriture n'a pas fini de nous émerveiller...
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